Édito décembre 2019

Que serait la vie sociale sur nos territoires ruraux sans l’engagement associatif ?

On sait que les financements publics se raréfient, que les dispositifs d’aide directe ou indirecte au fonctionnement, comme par exemple les contrats aidés, sont des espèces en voie d’extinction.

La solution serait la diversification des sources de financement et notamment le recours au secteur privé. Alors c’est vrai que les initiatives participatives et citoyennes fonctionnent plutôt bien et que, de petits ruisseaux constituant progressivement de grandes rivières, cela devient de moins en moins négligeable pour les nouveaux projets.

Il y a aussi le mécénat et celles et ceux qui questionnent l’optimisation fiscale qu’il permet sont souvent critiqués au nom de la philanthropie. Si cette motivation est un fondement de la société libérale nord-américaine notamment, on peut se demander ce qu’il en est pour notre pays.

« Basé sur l’étude de données exhaustives transmises par Bercy, le baromètre annuel de Recherches et solidarités révèle une chute inédite des dons déclarés par les contribuables. Le recul reste modéré pour les dons ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le revenu. Il est brutal pour ceux offrant une réduction d’impôt sur la fortune, l’ISF hier, l’IFI aujourd’hui.

Bien sûr, les responsables associatifs savaient que la réforme de l’imposition sur la fortune allait leur coûter cher. En 2017, dernière année de l’ISF, les dons avaient culminé à près de 270 millions d’euros. Pour 2018, première année de l’IFI qui touche bien moins de contribuables, le secteur tablait sur une baisse d’environ 50 %. L’effondrement s’avère plus sévère que les prévisions les plus pessimistes : les associations n’ont finalement collecté que 112 millions d’euros[1] ».

Peut-on vraiment se rassurer en se disant que c’est peut-être pire ailleurs ? En tout cas, n’est-il pas vertigineux de penser qu’en Grande Bretagne les 5 familles les plus riches possèdent plus de richesses que 13 millions de personnes et que le 1% les plus riches des britanniques mobilisent plus de biens que 80% de la population, soit 53 millions de personnes[2].

[1] Mathieu Castagnet, « 2018, année noire pour les dons aux associations », La Croix, 1er XII 2019, disponible sur https://www.la-croix.com/Economie/Economie-et-entreprises/2018-annee-noire-dons-associations-2019-12-01-1201063800

[2] Données rendues publiques par The Equality Trust le 3 XII 2019 et consultables sur : https://www.equalitytrust.org.uk/news/uk%E2%80%99s-five-richest-families-now-own-more-wealth-bottom-13-million-people