Edito avril 2020

Manger, c’est choisir, pas seulement par défaut, et choisir c’est alors assumer sa liberté !

Car l’alimentation engage une multitude de choix, marqueurs de notre liberté.

La liberté de produire selon des critères basés sur nos aspirations et pas seulement sur nos seuls besoins.

La liberté de produire soi-même ou de faire de son acte de consommation, un acte de conviction. Vous voyez certainement où nous voulons en venir !

Depuis le 17 mars nous voici confiné.es.

Avant cette période exceptionnelle,  si particulièreinédite, nous étions nombreuses et nombreux à être convaincu.es de la pertinence  des circuits courts

Les circuits courts c’est quoi ?

Des dispositifs de commercialisation ancrés – on pourrait même dire enracinés – sur un territoire, indissociables de la proximité, de la connaissance et de la confiance. Un système qui permet d’offrir à l’agriculture locale des espaces de distribution : vente directe à la ferme, épiceries, marchés de producteurs, coopératives, AMAP, drives, et depuis quelques temps, sites Internet permettant de commander et de se faire livrer ou de retirer des achats effectués en ligne. Nous pouvons aussi évoquer la restauration, les détaillants, les boulangeries etc…

Car au-delà d’une définition « homologuée » par l’administration qui les circonscrits à la vente directe du producteur au consommateur, ou bien ne faisant appel qu’à un seul intermédiaire, nous pensons que le principe du circuit court est aussi – surtout ? – un principe de gouvernance territoriale reposant sur le respect des milieux et des exigences éthiques qui ne le soumettent pas à la seule quête d’un profit financier.

Actuellement, le repli auquel nous sommes obligés interroge ce que certains pouvaient considérer comme des évidences auxquelles il fallait se résigner et les circuits courts rallient de nouveaux partisans.

Les motivations sont multiples : la santé bien-sûr mais aussi la question sanitaire, l’économie au sens noble et donc la question sociale et territoriale et puis tout simplement le temps que l’on emploie différemment et par exemple la redécouverte du plaisir de cuisiner.

De leur côté, les producteurs locaux s’organisent et de nombreuses initiatives désintéressées et regroupant de multiples « acteurs » (collectivités, associations, volontaires) construisent de nouvelles chaînes de solidarité et d’entraide.

Le local fait face. Ce que nous appelons l’économie sociale et solidaire est à l’œuvre, que l’on s’en revendique ou non, peu importe finalement, ce qui compte c’est l’humain et tout cela nous regarde toutes et tous…

Encore une fois, ESS’entiel Ploërmel revendique qu’il s’agit de politique. Certains préfèrent parler de « vision » ou de « principes » ou encore de « valeurs ». Nous sommes preneurs !

Car si nous découvrons tout à coup ces autres manières d’agir, c’est parce que nous constatons aussi que « la société de consommation » nous a rendus dépendants A grand renfort de culpabilisation, de manipulation, et d’argent… beaucoup d’argent, elle a développé des addictions dont la majorité d’entre nous sommes victimes.

On peut donc considérer que le confinement auquel nous sommes soumis peut relever d’un sevrage volontaire qui nous permettrait de retrouver une importante partie de notre liberté de choisir pour le meilleur, en tout cas pour l’avenir.