I.B.1) Définition :

L’économie sociale et solidaire (ESS) réunit 10 % des salariés français dans des structures à forte utilité sociale et à gouvernance démocratique. Elle continue de recruter malgré la crise.

L’économie sociale et solidaire est un modèle entrepreneurial se distinguant de l’économie marchande traditionnelle en ce sens qu’elle rassemble des entreprises poursuivant trois principes :

  • une forme de lucrativité limitée,
  • une gestion démocratique fondée sur le principe « une personne = une voix »,
  • une activité tournée vers la satisfaction des besoins de ses membres ou la réalisation de missions d’intérêt général.

En cela, les entreprises de l’économie sociale et solidaire réconcilient plusieurs dimensions :

  • la performance économique,
  • la gouvernance démocratique,
  • l’utilité sociale.

L’économie sociale et solidaire participe de la promotion d’un modèle de développement « inclusif » qui crée des emplois non délocalisables et produit du lien social, par exemple en réinsérant, grâce au travail, des personnes éloignées de l’emploi, en développant des services de proximité dans les territoires, etc. L’économie sociale et solidaire recouvre ainsi des thèmes tels que l’entraide, la coopération et la solidarité économique.

Les statuts de l’économie sociale et solidaire sont multiples : associations ayant une activité économique, mutuelles, fondations, coopératives, mais aussi entreprenariat social, qui rassemble des entreprises commerciales à statut de SA ou de SARL, qui s’engagent à fonctionner selon les principes de l’économie sociale et solidaire.

I.B.2) Les secteurs de l’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire agit en priorité dans le tertiaire dans des secteurs variés qui s’étendent de l’action sociale en faveur des personnes âgées ou handicapées jusqu’à l’enseignement, au sport, à la santé ou à la banque et aux assurances. Elle est également présente dans l’agroalimentaire, le bâtiment ou encore dans des secteurs innovants tels que l’industrie ou le stylisme (« design »).

Ainsi, les entreprises de l’économie sociale et solidaire représentent :

  • les deux tiers du secteur privé sanitaire et social, en particulier avec l’aide aux personnes âgées ou en situation de handicap ;
  • les deux tiers du secteur des sports et des loisirs ;
  • le tiers des activités financières et d’assurances, notamment avec les mutuelles de santé et de prévoyance ;
  • le quart du secteur de l’enseignement, éducation et culture.

Par ailleurs, les acteurs de l’économie sociale et solidaire innovent économiquement et socialement. Ils interviennent dans des domaines d’activité délaissés par le secteur privé traditionnel. Ainsi, ils ont été pionniers dans le recyclage, l’aide aux personnes dépendantes, l’alimentation biologique, la filière verte ou le micro-crédit.

I.B.3) Les chiffres clés de l’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire est composée de :

  • 2,3 millions de salariés,
  • 10,2 % de l’emploi salarié en France,
  • 17 % de cadres,
  • 223 000 établissements employeurs,
  • 9,2 % des entreprises en France,
  • et contribue à hauteur de 8 % environ au PIB.
  • 2,35 millions d’emplois.
  • 50 000 emplois d’avenir à comparer aux 150 000 emplois d’avenir programmés d’ici 2014.
  • 114 000 projets de recrutement (étude Crédoc de janvier 2013).
  • perspectives de 600 000 recrutements sur les sept années à venir, compte tenu des départs à la retraite.

I.B.4) Les chiffres de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire

Sur la période 2001-2009 le dynamisme de création d’emplois dans l’ESS a été plus important que celui du reste de l’économie privée puisque le taux de croissance de l’emploi en moyenne annuelle s’est élevé à 2,6 % à comparer à 1,1 % dans le secteur privé (hors ESS).

Mais, si l’on peut parler d’un socle commun, il y a des nuances dans les définitions et de nombreux débats dans un contexte de reconnaissance institutionnelle