Édito de septembre 2024 : Faut-il vraiment s’en étonner ?
Un courriel en date du 4 septembre dernier annonce en fanfare la bonne nouvelle :
« Lidl accepte la carte Visa UpOne. Vous pouvez désormais vous faire plaisir chez Lidl avec votre carte Visa UpOne ! C’est toujours aussi simple, choisissez vos articles et réglez en caisse ».
Pour celles et ceux qui ne sont pas encore familiers avec ce nouveau moyen de paiement, le site de UpCoop en donne la définition : « UpOne Carte est une carte qui vous permet de dépenser vos titres déjeuner, mobilité, cadeau, culture, sport, vacances et télétravail chez vos commerçants préférés. La carte est physique ou virtuelle, compatible avec Apple Pay et Google Pay, et vous offre une gestion autonome de vos dépenses ».
Alors on dira que c’est une idée du progrès qui est bien dans un certain air du temps mais qui peut sembler contradictoire avec les engagements affirmés encore par un groupe se revendiquant de l’économie sociale et solidaire.
« Devenue 1ʳᵉ Société coopérative à mission, la raison d’être d’UpCoop « Coopérer durablement pour un pouvoir d’achat à utilité sociale et locale » résulte du travail collectif des salariés et reflète l’histoire, l’utilité, l’ambition d’un groupe qui milite pour favoriser l’accès à une alimentation plus saine, à la culture et aux loisirs pour tous et une consommation responsable ».
Le groupe UpCoop, qui était à l’origine du Chèque Déjeuner, « compte aujourd’hui 3 210 collaborateurs, répartis dans 25 pays sur 4 continents » et revendique toujours de « concilier [ses] offres de soutien au pouvoir d’achat avec des objectifs de consommation locale et responsable ».
Faut-il donc s’étonner qu’il faille célébrer ce nouveau partenariat avec Lidl dont chacun sait que son modèle économique est en pleine conformité avec ces valeurs ?
Mais, comme disait la cheffe d’une grande démocratie ayant auparavant enfanté Robert Owen ou les Équitables pionniers de Rochdale, « there is no alternative » …
Pourtant, comme on dit aussi « consommer, c’est voter » !