En introduction de son discours de politique générale, le Premier Ministre était clair :

« J’ai conscience de la gravité et de l’importance de ce moment pour notre action commune au service du pays et pour les Français. À cet instant, j’ai en mémoire l’ordre de mission que le général de Gaulle, de sa propre main, a adressé depuis Londres, en mai 1942, à l’un de ses aides de camp, Pierre de Chevigné, pour l’envoyer aux États-Unis afin de tenter d’y créer une antenne de La France libre : « Je vous demande de faire beaucoup avec peu et en partant de presque rien » lui écrivait-il ».  La comparaison s’arrête là ou la France est-elle occupée ?

Beaucoup avec peu, nous y sommes ou nous y serons car les projets que nous, actrices et acteurs de l’économie sociale et solidaire, faisons vivre et pérennisons avec l’énergie de la mobilisation citoyenne et le talent de la débrouille commencent déjà à voir leurs soutiens publics se réduire comme la « peau de chagrin » du roman de Balzac.

Ce sont les radios associatives qui font déjà partie de ces victimes et un communiqué de la CNRA (Confédération nationale des radios associatives) et du SNRA (Syndicat national des radios associatives) nous alerte.

En effet, malgré le maintien global du budget du ministère de la Culture, des économies sont décidées et la Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles voit sa dotation amputée de 12 millions d’euros.

Ceci est déjà alarmant mais ça l’est plus encore quand on apprend que cette économie sera imputée pour 10,4 millions d’euros au Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) soit 35% de ses moyens. Ce fonds finance les radios associatives et ce sont donc elles qui, au final, sont touchées.  Cela questionne d’autant plus que le FSER ne représente que 4 % de l’enveloppe budgétaire globale de cette direction.

Comment ne pas s’interroger sur de tels choix ? Comment ne pas noter que les financements publics locaux de nombreuses associations subissent les mêmes coups de rabots ? À cette échelle également, celles qui en sont victimes questionnent les raisons de ces décisions. On peut penser qu’elles ne sont pas gratuites et il est essentiel de s’en alarmer car c’est la dynamique de nos territoires et plus largement la démocratie qui sont ainsi directement touchées.

Nous avons la chance d’avoir deux radios associatives sur notre territoire, nous comptons sur vous pour les soutenir ! Alors comme aurait sûrement dit De Gaulle « Vive les radios libres ! »