Un mois de l’ESS sous tension budgétaire
Chaque année en novembre, le Mois de l’Économie Sociale et Solidaire met en lumière les initiatives qui font vivre la coopération, la solidarité et l’innovation sur nos territoires. À 70 jours de l’adoption du budget 2026, notre mobilisation est plus essentielle que jamais pour mettre en évidence notre utilité sociale et appeler au soutien des pouvoirs publics et des citoyen·nes.
Dans le projet de loi de finances présenté par le gouvernement, les moyens pour l’économie sociale et solidaire chutent de 54 %. Une baisse brutale qui fragilise une fois de plus les associations, coopératives, acteurs de terrain et de l’accompagnement. Ce désengagement intervient juste après la mobilisation associative autour du slogan « Ça ne tient plus », et alors même qu’un récent rapport de la Cour des comptes souligne que l’ESS bénéficie d’un soutien moindre de l’État que l’économie conventionnelle : seules 4 % des entreprises de l’ESS reçoivent des subventions, et 80 % de celles-ci servent à garantir des droits ou à assurer des services dans le prolongement de l’action de l’État.
Le FSER, principal soutien des radios associatives, subit une baisse historique de 44 %, mettant en danger plus de 770 radios en France et le pluralisme des médias. Près de 80% des emplois du secteur sont menacés.
La jeunesse et la vie associative voient leurs crédits réduits de 26 %, et les tiers-lieux de 95 %. Chaque coupe budgétaire affecte directement des initiatives qui tissent du lien, nourrissent la vie collective et enrichissent les territoires.
L’avenir de l’ESS ne dépend pas seulement des budgets, mais aussi de la volonté collective de reconnaître sa valeur. Chacun·e, à son échelle — citoyen·ne, élu·e, acteur ou actrice du territoire — peut agir pour défendre cette économie du commun. Car préserver l’ESS, c’est préserver notre capacité à faire société autrement.

