[Édito de mai 2024 : l’utilité sociale, l’intérêt général et le service (du) public]

Parmi les valeurs qui doivent – ou du moins devraient – guider les initiatives se revendiquant de l’économie sociale et solidaire, une d’elle est majeure et c’est l’utilité sociale des projets. Mais si elle est importante, voire essentielle, est-elle suffisante ?

On doit en effet se questionner sur le prix à payer pour satisfaire à cette notion. Car s’ils répondent bien à un besoin social, les projets qui relèvent d’une privatisation de service public le font-ils dans des conditions optimales et financièrement favorables pour le budget public et/ou la population ?

Il est souvent sous-entendu l’équivalence de deux expressions ; le service du public et le service public. La première véhiculant une autre notion « subliminale » : la plus grande efficacité du privé face à toutes les pesanteurs du service public justement.

Mais il en va ici comme du mécénat qui vise ou dit viser l’intérêt général mais qui, en relevant d’une décision privée, récuse indirectement la construction politique collective. Réfléchir à l’utilité sociale d’un projet est une plus-value politique pour celui-ci. Exprimer ces raisons d’agir lui donne une réelle légitimité aux regards des enjeux de nos sociétés contemporaines.

Cependant, les actrices et les acteurs doivent aussi être conscientEs du fait que, ce faisant, ils peuvent alimenter une critique radicale du service public, composante essentielle du contrat républicain. Et, malheureusement, des exemples récents nous montrent que la privatisation de la prise en charge des plus fragiles (personnes âgées et jeunes enfants) peut se faire au préjudice de ces publics.

[Cycle numérique libre et blablas de l’ESS]

Mercredi 29 mai, ESS’entiel Ploërmel invite l’association KAZ au Champ Commun (1, rue du Clos Bily à Augan).

Au programme :

  • un temps de rencontre et d’échanges autour de la question « Pourquoi et comment quitter les GAFAM ? » dans le cadre des Blablas de l’ESS à 19h30 (entrée libre, venez nombreux !)

Pas dispo le 29 mai ? KAZ animera d’autres temps de formation mardi 15 juin, organisés par et à la Maison d’Ernestine (Concoret). Inscriptions à cette adresse : hortie@riseup.net

 

 

[Café KAVAZ]

Café Kavaz*  jeudi 6 juin au tiers-lieu PULPE, 9 faubourg Sainte-Anne à Malestroit (10-12h30)

Vous êtes en reconversion professionnelle ou tenté·e de bifurquer ?  Venez partager votre cheminement, exposer vos difficultés, entendre des témoignages, prendre connaissance de dispositifs d’accompagnement… Bref vous inspirer, autour d’un petit kawa !

Inscription > <
* kavaz = « bifurcation » en breton ; )

Contactez-nous pour plus d’infos : 06 41 85 54 70 – contact@essentiel-ploermel.fr

[Le Champ Commun] Rencontre avec la coopérative

Samedi 27 avril au Champ Commun à Augan.

Chaque troisième samedi du mois, de 14h à 17h30,
Le Champ Commun vous propose un temps de rencontre pour tout savoir (ou presque) sur le fonctionnement de la coopérative, son historique, son actualité, ses activités, ses projets, … et rencontrer les gens qui la font vivre au quotidien.

L’inscription est gratuite mais nécessaire à : essaimage@lechampcommun.fr

[Édito d’avril 2024 : un anniversaire oublié !]

Le 21 mars 2024, le soleil et tous les médias fêtaient le retour du printemps mais on oubliait de célébrer un anniversaire qui devrait toutes et tous nous réjouir. Car c’est bien il y a juste 140 ans, le 21 mars 1884, que fut votée une loi essentielle qui précisait dans son article 2 : « Les syndicats ou associations professionnelles, […] pourront se constituer librement sans l’autorisation du Gouvernement ». Dans son article 1er, elle avait préalablement précisé qu’elle abrogeait la loi des 14 et 27 juin 1791. Il s’agissait de la trop oubliée Loi Le Chapelier qui interdit les corporations, le compagnonnage, les coalitions ouvrières et le droit de grève.

Dans un discours présentant le décret sur l’abolition des sociétés populaires, le 29 septembre 1791, Isaac Le Chapelier (avocat rennais et député à l’Assemblée nationale constituante) exprime le fond de ces décisions. « Il n’y a de pouvoirs que ceux constitués par la volonté du peuple exprimée par les représentants […] C’est pour conserver ce principe dans toute sa pureté que, d’un bout de l’Empire à l’autre, la Constitution a fait disparaître toutes les corporations, et qu’elle n’a plus reconnu que le corps social et les individus. […] Il n’y a plus de corporations dans l’État ; il n’y a plus que l’intérêt de chaque individu et l’intérêt général. Il n’est permis à personne d’inspirer aux autres citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation ».

C’est donc au nom de la liberté individuelle, au premier rang de la laquelle, le droit de propriété, que la Révolution récuse et interdit toute expression collective qui ne soit pas issue de l’État. Par des chemins que l’on pourrait penser opposés, c’est bien la même position qu’exprime Margaret Thatcher le 31 octobre 1987 : « La société n’existe pas », il n’y a que des individus.

En France, il aura fallu presque un siècle de luttes et de mobilisations ouvrières pour que l’on vienne à bout de l’interdit institué en 1791 et 110 ans pour que soit ensuite consacrée la liberté associative.  Il y a peut-être lieu de s’interroger sur le fait que cet anniversaire n’ait pas été célébré mais cela peut avoir un lien avec la mise en cause plus large de tous les corps intermédiaires.

De plus, le monde syndical n’est pas homogène et peut même être lieu de conflits. Si c’est bien la défense des travailleurs et des travailleuses, des salariéEs, que la loi de 1884 souhaitait d’abord protéger, des syndicats patronaux étaient envisagés dès l’origine. C’est la même ambiguïté qui est reprise dans l’article 11 du texte européen en date du 8 décembre 1989 et intitulé pourtant « Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs » : « Les employeurs et les travailleurs de la Communauté européenne ont le droit de s’associer librement en vue de constituer les organisations professionnelles ou syndicales de leur choix pour la défense de leurs intérêts économiques et sociaux ».

Syndicats patronaux, il y aurait donc, et pourquoi pas ? Encore faudrait-il qu’ils se présentent comme tels et non comme des mouvements représentant les entreprises. En ce sens, le passage de la dénomination CNPF (Conseil national du patronat français) à MEDEF (Mouvement des entreprises de France) est révélateur.

[Cafés KAVAZ et KALON]

Café Kavaz le mardi 23 avril au Champ Commun à Augan (10-12h)

Vous êtes déjà en reconversion professionnelle ou juste tenté·e de bifurquer ?  Venez partager votre cheminement, exposer vos difficultés, entendre des témoignages, prendre connaissance de dispositifs d’accompagnement… Bref vous inspirer, autour d’un petit kawa !

Café Kalon le jeudi 23 mai à l’Auberge du Gueslin à Saint-Martin-sur-Oust (10-12h)

Vous portez une initiative ou une structure qui relève de l’économie sociale et solidaire ? Venez prendre du recul, faire avancer votre projet, vous rebooster, tout en élargissant votre réseau !

Infos & inscriptions : 06 41 85 54 70 – contact@essentiel-ploermel.fr

[ESS’entiel Ploërmel] Formations courtes

Pour le premier semestre 2024, ESS’entiel Ploërmel vous propose 4 actions de formation :

« Prendre la parole en public pour présenter son projet, son asso »
Lundi 27 mai au Champ Commun à Augan avec 10 Doigts Cie

« Sortir des GAFAM, les bonnes pratiques du numérique »
Mercredi 29 mai (après-midi) au Champ Commun à Augan avec Kaz

« Les bases pour construire son prévisionnel économique et financier »
Mardi 4 au café de la Forge à Guillac et mardi 25 juin à la Fourmilière à Ploërmel 
+
« Rechercher des financements pour mon projet »
Mercredi 5 juin au Café de la Forge à Guillac
avec le Champ commun

Inscriptions > ICI < (sur simple adhésion à prix libre !)
Infos : Cécile – ESS’entiel Ploërmel – 06 41 54 85 70 – contact@essentiel-ploermel.fr

 

[Accompagnement porteurs de projets]

Une idée de projet dans l’Économie Sociale et Solidaire ?

Une demande de financement est en cours pour la programmation d’une formation CREOPSSe à Augan en septembre ! Plus d’infos sur la formation CREOPSSe ICI

Chez nos voisin·es :

Sur Pontivy, l’ADESS propose un « parcours d’émergence » aux porteur·euses de projets engagés sur le territoire. Il s’agit d’ateliers répartis sur 5 vendredis après-midi de mai à juin, pour faire avancer son projet, confronter son idée au regard de professionnelles de l’accompagnement et échanger avec d’autres porteur·euses d’idées. À partir du vendredi 3 mai. Pour plus d’infos : ICI

Du côté de Lorient, TAg56 lance un appel à candidatures aux entrepreneur·euses de l’ESS pour un accompagnement de 6 à 12 mois au sein de l’incubateur (date limite de candidature le 3 juin). Pour plus d’infos, TAg56 organise des réunions d’informations en visio le mardi 23 avril et le jeudi 16 mai.

 

[Assemblée Générale 2024]

Nous vous invitons à participer à l’Assemblée Générale d’ESS’entiel Ploërmel le jeudi 16 mai à partir de 16h30
à la ferme des Écotones
(2 La ville Boscher à Guer)

Au programme :

16h30 Assemblée Générale

18h30 Buffet paysan

19h30 – 21h30 Conférence gesticulée « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Pour une façon politique d’aborder la question de l’alimentation » animée par Mélissa Toscer, Charlie Sauvètre et Cécile Delhommeau

Pour votre adhésion 2024, c’est par ici : CLIC !

Merci de nous confirmer votre participation via ce formulaire

 

[Blablas de l’ESS]

 Attention : il n’y aura pas de Blabla au mois d’avril !

Les Blablas de l’ESS reviendront mercredi 29 mai, sur le thème du numérique libre et local avec l’association Kaz.

Rendez-vous à 19h30 au Champ Commun, à Augan.
Entrée libre.

En attendant, un article à lire au sujet du Blabla de mars :
« Pesticides : face aux poisons, ensemble on est plus forts » paru sur le média Déambulaterre des Déambulateurs 56.